Je pense que pour beaucoup de gens, le progressisme était initialement juste un raccourci/substitut pour ‘être une bonne personne’, donc ils le suivaient sans réfléchir où qu'il aille, ce qui est particulièrement compréhensible parmi les libéraux professionnels et quasi-professionnels - nous sommes occupés, déracinés, aliénés de la religion, et nous sommes endoctrinés à penser à la politique comme à une pièce de morale - et puis ça a commencé à devenir bizarre et vous aviez le choix de soit lâcher prise et descendre du manège, soit de vous accrocher fermement parce que ça allait devenir sauvage et je suis sympathique à eux jusqu'à ce point. Mais faire partie des bonnes personnes implique d'être honnête quand cela compte, et beaucoup de gens qui savaient mieux ont menti et ont dissimulé quand les choses sont devenues étranges et ont prétendu que tout allait totalement bien et normal et qu'ils essayaient toujours juste d'être meilleurs et d'être des personnes décentes et bla bla bla alors qu'en réalité, ils cachaient qu'ils étaient devenus malveillants et dérangés (moins commun) ou étaient lâches, voyaient une opportunité, et agissaient par intérêt personnel et préservation (la grande majorité). Quoi qu'il en soit, ce qui s'est passé était totalement disqualifiant : les heuristiques étaient toutes fausses, la moralisation de la politique a été un désastre (souvent de manière hilarante), et il est devenu abondamment clair que les personnes qui ont délégué leur sens moral de cette manière sont souvent pires que la moyenne sur le plan moral et font régulièrement des choses qui, selon toute mesure raisonnable, sont moralement mauvaises. Pour vraiment nettoyer ce désordre, ces personnes vont devoir revenir aux principes fondamentaux et aux hypothèses de base et les interroger radicalement, mais j'ai l'impression que c'est quelque chose qui ne les intéresse pas et qu'ils préféreraient essayer de tout oublier à la place (ce qui est encore une autre accusation de leur caractère).